Avant la Justice League, je crois que tout a commencé avec Lois & Clark. Quand j’étais gamin j’adorais suivre les nouvelles aventures de Superman, Dean Cain y incarnait à mon sens le véritable héro à cape rouge. Alors oui, beaucoup vont crier au blasphème, oui Christopher Reeve était excellent dans le rôle mais c’est sur la série phare des années 90 que j’ai jeté mon dévolu. Peut être un manque d’exigence et de critères à l’époque, faut dire aussi qu’à 8 on s’en fout royalement du montage ou jeu d’acteur.
C’est donc en tant que grand fan Superman que j’ai découvert avec curiosité Man of Steel en 2013. Pour résumé le contexte de l’époque, j’avais globalement aimé Returns en 2006 et été très patient avec Smallville. La série était cool jusqu’à la saison 4 puis c’est devenu chiant avec peut être un épisode intéressant ici et là sur les 6 dernières.
Man of Steel, ouverture du DCEU
C’était comme détruire tout un mythe en cassant le standard. J’ai eu un peu de mal à faire la transition, il fallait oublier le classique Clark Kent, journaliste du Daily Planet et apprendre à connaître le Kal-El de Zack Snyder et Christopher Nolan. Leur mission est plutôt réussie, bon nombre de fans ont adoré cette mouture.
Parmi tout le DCEU, Man of Steel est à mon sens le meilleur film DC. Tout y est parfait. Le scénario présente une ligne conductrice cohérente, une introduction sur Krypton super convaincante, un Zod interprété divinement par Shannon et soyons francs, l’histoire tient franchement la route. J’ai vraiment apprécié le Clark Kent de Snyder. On y découvre l’enfance du dernier fils de Krypton à coups de flashbacks efficaces et bien prenants, et puis par suivre attentivement l’aventure de ce jeune adulte tourmenté par ses origines et en quête d’identité. Cette approche nous éjecte littéralement du classique Superman qu’on avait l’habitude de voir dans les films avec Reeve ou bien Brandon Routh. Nous ne sommes plus face à ce Superman émotionnellement « Lois Lane » parfois fatiguant des séries et précédents long métrages.
BO : $668 millions
Batman v Superman, introduction de la Justice League
Enchaînement parfait. Commençons par le sujet fâcheux du film ; Doomsday. Je pense qu’il est de trop et apporte une perte de crédibilité / réalisme au film. En revanche on ne peut pas vraiment en vouloir à Snyder puisqu’il donne vie à un des plus grands ennemis de Superman et la mission me paraît ardue d’entrée de jeu. Dans l’ensemble il s’en sort bien, les images de synthèse sont convaincantes et Doomsday on finit par l’accepter. D’autant plus qu’on assiste également lors du combat à l’inclusion de Wonder Woman où Gal Gadot fait l’unanimité.
Dans son intensité et authenticité, Batman v Superman reprend admirablement le travail réalisé dans Man of Steel. Nous sommes tout de suite plongés dans un contexte sombre avec une introduction très bien filmée de la mort des Wayne sous les yeux de Bruce, le tout orchestré par une bande son haletante par Zimmer et Junkie XL. S’en suit un scénario solide, une vision controversée de Superman, franchement j’ai vraiment adoré et c’était l’introduction parfaite au supposé film de l’année.
BO : $873 millions
Retours sur Justice League
Je n’ai pas la prétention d’appeler cet article une critique cinématographique mais juste une lettre ouverte d’un fan inconditionnel. Il y a des chances que je spoil donc si vous n’avez pas vu le film, prenez votre temps pour aller le voir, vous faire votre avis et revenez en discuter ! 🙂
Amertume et nostalgie sont les adjectifs les mieux placés pour décrire mon ressenti. J’ai cultivé pendant des mois une certaine forme de colère qui a fait que je savais exactement à quoi m’attendre le jour de sortie. Faut dire que les évènements, les non-dits côté Warner ou d’autres incohérences dans les discours témoignent d’une non transparence assumée de tous les gens impliqués dans la production du film, y compris les acteurs.
Pour en revenir à Justice League j’ai encore du mal à m’en remettre, même après 24h. On pourrait croire par la tournure de ma phrase que j’ai adoré et que j’en suis sur le cul mais c’est totalement l’inverse. Ce n’est pas parce que ce film d’un genre particulier est estampillé DC Comics que je vais mâcher mes mots où lui trouver des excuses. En parcourant le Web, les réseaux on voit déjà des fans un peu perdus prêts à avaler tout le bullshit de la Warner sans broncher d’une part, et d’autre part excuser le déboires de la production par les enjeux et la quantité de travail à accomplir. Tout ça c’est du bullshit. Malheureusement et ça me fend le coeur de l’admettre, Justice League est un navet au même titre que Green Lantern ou le remake des 4 fantastiques. Ce qu’à l’époque je pouvais tolérer pour Hal Jordan car j’en suis fan, je ne peux l’accepter pour la ligue des justiciers.
Dans les faits Justice League intervient après la mort de Superman lors de son affrontement avec Doomsday. D’ailleurs les prémices de cette ligue sont plutôt bien introduits dans Batman v Superman, si on enlève les présentations vidéos distinctes et non subtiles volées chez Luthor, on se retrouve avec un paquet de bonnes séquences qui nous laissent imaginer le pire ! Le cauchemar de Batman, rien que ça ! Flash qui nous vient du futur pour prévenir Bruce, un Superman complètement contrôlé et hors de lui avec des sbires portant le symbole de la maison des El sur l’épaule.
Bien que la projection soit lointaine et qu’avant l’arrivée de Darkseid, Steppenwolf doive préparer le terrain, nous sommes bien loin de la hype propulsée par ces séquences dans Justice League. Et finalement pas sûr qu’on voit un jour Justice League Part. 2 vu les recettes et critiques que Justice League va recevoir.
Le supervilain Steppenwolf est horrible, peu crédible et entièrement synthétisé. Il est également très mal introduit, encore une fois nous sommes bien loin de la qualité offerte dans les précédents opus. Le général Zod avait des convictions et même s’il voulait anéantir la population pour sauver sa race, on était autant portés par le personnage de Shannon que celui de Cavill. Zod était attachant et bon dieu de merde ce qu’il pouvait être bien joué ! Luthor lui un peu plus mitigé, Eisenberg n’a pas fait l’unanimité, on lui a souvent reproché (à lui comme à la production) de trop jouer au joker. On aimait ou on détestait mais une fois de plus, le personnage était crédible et amené de manière progressive. Je pense que c’est ce qui manque cruellement à Steppenwolf, une scène avec Darkseid avant son arrivée sur terre aurait pu nous aider à mieux comprendre ses intentions. Il débarque sur notre planète afin de récupérer les Mother box et c’est juste naz … Nous avons en revanche cette scène de bataille ancestrale où l’on voit Steppenwolf se battre contre des atlantes, des amazones et même des Green Lantern mais ce n’est pas suffisant, bien que ce morceau soit l’un des plus réussis de Justice League.
Superman est ressuscité de manière piteuse et peu risquée. Je manque de mots pour cette partie, tout est raté. Pour la défense de Snyder, je tiens à dire que chaque séquence où l’on voit Superman c’est des séquences retravaillées dans laquelle Henry Cavill dispose de sa superbe moustache supprimée numériquement, une contrainte liée à l’obligation moustache de Cavill vis à vis du studio en charge de la production de Mission Impossible 6. On comprends alors que toute la prestation de Superman dans Justice League est la signature Whedon. On peut alors se poser plusieurs questions. Et si Snyder avait prévu un tout autre rôle pour Superman ? Et si on avait eu le droit à un Superman tel que dans le cauchemar de Bruce, ou du moins bien plus violent ? Tant de questions qui nous laisse un sentiment d’amertume. Je me souviens de cette phrase balancée fièrement par Snyder ou quelqu’un lié à la prod : « Les fans de superman vont adorer ce film ». Quand j’ai lu ça, je me suis dit que son arrivée allait être épique, je me suis imaginé un tas de scènes, même la mort potentielle de membres de la ligue et Superman s’imposant comme dernier recours. Le résultat est tout autre, son retour est prévisible et attendu, et nous avons le droit à des sourires et des quotes mal placées qui frisent le dérisoire. Encore une fois nous sommes loin du travail et de la psychologie du personnage dans ses précédentes prestations.
Cgi, cgi et encore cgi pour des combats digne d’un grand jeu vidéo ! Comment peut t’on avec un budget plus conséquent faire une pareille bouze ? Je me souviens m’être intéressé à la réalisation de Man of Steel en 2013. Je m’étais procuré le coffret collector et on avait des séquences de tournage dans lesquelles on voyait Snyder aux commandes. Il y avait cette séquence de combat avec Faora et le grand golgot échappés de la zone fantôme dans laquelle Snyder alterne cgi plus que potables et scènes réelles. Dès que la situation pouvait s’y prêtait il filmait en réel l’image même si c’était simplement Cavill au sol pendant 1 seconde. Dans Justice League, malgré les 300 millions de budget, on a surement oublié les bonnes méthodes bien chiantes de réalisation. Même le costume de Superman est souvent en image de synthèse et son rendu est atroce. Enfin, le film ne comporte à mon sens aucun plan authentique, tout semble avoir été filmé sur fond vert dans des studios, tout sonne faux et c’est triste ! Je n’aborderai pas le sujet des fleurs métalliques violettes qui poussent du sol, le ciel rouge et bien d’autres afin de ne pa heurter les âmes les plus sensibles.
Ma conclusion sur Justice League est tout sauf encourageante. Je pense qu’il faut accepter la fin des films proposant un regard différent sur les superhéros. DC se distinguait par la teneur et l’intensité de ses projets mais cette qualité semble faire partie aujourd’hui du passé. J’espère sincèrement que Justice League sera apprécié à sa juste valeur, c’est à dire une oeuvre ordinaire contraignant le studio à se remettre en question. Car clairement, à l’heure actuelle, développer davantage le DCEU est une mission de l’ordre du suicide et qui ne fera pas l’unanimité, loin de là. D’ailleurs étrangement, Geoff Johns parle de liberté pour les films solos désormais avec quelques points de références mais moins de contraintes scénaristiques. Que c’est étrange ! C’est comme si la Warner elle même savait que ça allait foirer d’avance.